Céleste et Marcel, un amour de Proust de Jocelyne Sauvard, Editions du Rocher, NetGalley France
Biographe, romancière, dramaturge et critique littéraire, Jocelyne Sauvard a publié des portraits de femmes d’influence et de grandes figures de notre temps, parmi lesquels Simone Veil, Danielle Mitterrand, Jacques et Bernadette Chirac, Anne Sinclair ou encore Léo Ferré. “Dès que j’ai su tracer des lettres, écrire a été mon but. Et si les tous premiers maîtres furent Prévert ou London, enfin il y a eu Proust” pour lequel son admiration n’a jamais cessé de grandir avec les années.
Quoi de plus judicieux que de publier cette année (le 10 juillet 2021 a vu le 150ème anniversaire de la naissance de Marcel Proust) une biographie de cet auteur ô combien célébré qui reçut le Prix Goncourt en 1919 pour A l’ombre des jeunes filles en fleur.
Date de parution : 01.04.2021,Nb. de pages : 336
Une biographie historique qui in fine est une fiction mettant en scène la douce et fidèle gouvernante Céleste Albaret qui accompagna Marcel Proust jusqu’à son dernier souffle. C’est une Céleste mise en lumière à chaque nuit d’attente de son soleil, ce génie de la littérature.
Monsieur, comme elle persistera à l’appeler, fut en quelque sorte son Pygmalion. Il l’initia aux us et coutumes du parisianisme, aux ragots de la capitale, il l’amènera à la littérature et au monde de l’art. Il lui racontait tout, ses souvenirs, ses impressions sur la société, ses craintes d’un horizon perdu. Dans l’intimité de sa chambre, il n’y a plus de maître et de servante, il y avait une femme témoin silencieux de la maladie qui rongeait son maître, son ami, son dieu. Combien de fois l’invita-t-il à consigner dans un journal tout ce qu'il lui racontait. Elle ne le fit jamais.
C’est en 1914 et par l’entremise de son époux, Odilon Albaret, chauffeur de taxi dont Marcel Proust est un client régulier, que Céleste Albaret entre au service de Marcel Proust au 102 boulevard Haussmann. Elle va prendre soin de lui comme une mère, préparant ses repas, l’écoutant inlassablement, acceptant tous ses caprices, si bien que Céleste Albaret devient alors indispensable à l'écrivain. C’est un homme malade, avec de sérieux problèmes pulmonaires. Il ne connaît pas les horaires, il vit la nuit le plus souvent. Céleste l'attend patiemment, avec dévotion, imaginant souvent le pire alors que la grippe espagnole fait des ravages dans la capitale. Puis il arrive, Céleste revit, il est là, en vie et plus rien d’autre n’est important.
Elle lui restera fidèle jusqu’à sa mort en 1922.
Excellente analyse. Je l'ai lu et comme vous je pense que la date d'anniversaire a été à l'origine de ce livre... que je qualifierais de commercial ! Les carnets de Céleste et ses entretiens m'ont davantage intéressé. Merci et... MP
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